La compagnie s'investit depuis plusieurs années dans le milieu scolaire.
Tous les comédiens de la compagnie sont formés et expérimentés pour tout projet artistique et/ou pédagogique de la maternelle au lycée.
Un comédien professionnel de la compagnie intervient sur une année entière ( à partir de septembre ou octobre jusqu'en juin ) en collaboration avec l'enseignant de chaque classe
afin de mettre en place des objectifs précis pour répondre aux besoins de ses élèves, et d’être ainsi au plus près des leçons étudiées en classe.
Chaque projet fait l'objet d'une étude réalisée par la compagnie afin de proposer les diverses trajectoires pour aboutir aux meilleurs résultats.
THÉÂTRE EN CLASSE
Qu’est-ce qu’apporte le théâtre à l’école ?
Il est déjà, très souvent, un premier contact de l’enfant avec cet art, une occasion d’y prendre goût !
Le théâtre fait d’abord travailler l’imagination. L’enfant est invité à créer des univers, des personnages et des situations sans autre appui que le comédien qui guide sa créativité et canalise
sa spontanéité.
C’est également un merveilleux moyen d’expérimenter la collectivité et de réfléchir sur la place de l’individu dans le groupe. La notion d’écoute et de respect est primordiale
puisqu’au théâtre, celui qui s’exprime n’a de réalité que si un autre l’écoute. Ces ateliers reposent sur la notion fondamentale du travail en chœur. Le groupe est porteur de l’élan premier que
donne l’activité théâtrale. Et le comédien se sert de cet élan et de cette énergie pour affirmer les singularités de chaque enfant. Cela permet de développer les personnalités (le trublion,
le fantaisiste, le rêveur…) dans un autre cadre que le travail en classe. Certains enfants plus réservés ou effacés vont prendre l’occasion de l’atelier pour se révéler. Le groupe joue donc un rôle
protecteur.
Enfin, le théâtre, c’est du plaisir ! Quoi de plus naturel que de demander à un enfant de jouer… ce plaisir immédiat est un formidable levier dont se sert le comédien puis
l’enseignant.
Car il est important que l’enseignant assiste aux séances : il se retrouve alors dans la position inhabituelle de spectateur, ce qui lui offre une approche différente de ses élèves.
Quelles spécificités ?
Les séances sont bien évidemment différentes selon le niveau de classe.
Maternelles
Les séances se déroulent suivant le principe du conte actif et reposent sur le rituel.
Un comédien costumé incarne un personnage fixe à l’année, secondé par une marionnette et un objet insolite. Chaque séance repose sur une histoire, articulée sur la structure du conte, grâce à
laquelle peuvent se développer diverses notions pédagogiques.
L’histoire s’ouvre quand un enfant va chercher l’objet insolite dans lequel se trouve un papier où est écrite l’histoire du jour.
Les enfants sont alors invités à jouer les personnages et les situations de l’histoire sous l’impulsion du comédien : Comment faire peur en faisant le loup, comment jouer le personnage grincheux,
etc.
A un moment donné, un élément perturbateur vient bloquer le récit. Le comédien fait donc appel à l’ « aide magique » : la marionnette. Il demande aux enfants de lui expliquer la situation. Cela leur
donne l’occasion d’exprimer oralement un vécu et un ressenti.
Ainsi la marionnette résout le problème et le comédien peut prononcer la formule magique sur l’objet insolite, afin de clore l’histoire.
Primaires
Les séances sont établies selon des consignes très directives à l'intérieur desquelles peut s'exprimer pleinement la spontanéité des enfants.
Il s’agit d’assimiler le programme scolaire, principalement du français (grammaire, expression écrite, travail sur la poésie ou les fables), mais aussi sur l’Histoire ou tout autre notion que
voudrait développer l’enseignant. En effet, chaque séance repose sur un thème décidé en étroite relation avec celui-ci, et travaillé par le biais d’exercices inspirés du théâtre : mime, voix,
corporelle, improvisation, interprétation (états, sentiments, caractères).
Afin d’atteindre ces objectifs, le comédien s’emploie à créer une dynamique de groupe, fondée sur le travail en chœur. Le travail individu/groupe se fait par le biais d’actions individuelles,
collectives, ou sous la responsabilité d’un enfant (chef d’équipe ou meneur de l’action pour le groupe entier). Si le comédien permet à chacun de trouver sa place, le travail s’en ressent
positivement, progresse et transparaît également en classe.
Prendre plaisir permet un apprentissage plus facile !
CINÉ EN CLASSE
Le désir qui m’anime à chaque intervention est le même : mettre en valeur le langage de la mise en scène des chefs-d’œuvre cinématographiques pour permettre à un public, quel qu’il soit, d’être touché, et d’entrer en dialogue avec eux.
Partant de l’idée que la mise en scène est un langage, mon travail de recherche se concentre essentiellement sur ce qui est donné à voir par le cinéaste. Un détail à l’arrière-plan, un éclairage, un cadrage, une courte réplique, ce genre d’éléments fugitifs difficilement remarquables à la première vision d’un film permettent souvent de comprendre le regard que pose le réalisateur sur notre monde.
L’interprétation de l’œuvre n’est absolument pas prioritaire dans mon approche. Puisque je livre au public les codes de lecture du langage de chaque film, il est ensuite libre et capable de construire lui-même sa propre interprétation.
Je fais en sorte que la discussion créée à partir d’un film parte toujours des images, de ce que l’on peut voir concrètement. Cet effort permet de se protéger contre
les interprétations fantaisistes. Si les chefs-d’œuvre du cinéma sont accessibles à tous, il y a néanmoins un travail de lecture préalable absolument nécessaire pour en découvrir la richesse
artistique et la profondeur morale.
Lors des animations, mon approche n’est jamais magistrale. Discourir pendant de longues minutes en révélant un à un tous les secrets d’un film est à l’opposé de mon projet. Je m’efforce de mettre en
place un échange entre le film et le public où mon rôle est celui d’intermédiaire. J’attire l’attention sur certains éléments afin d’amener le public à s’interroger sur leur signification. De plus,
il est essentiel de permettre au public de s’investir personnellement dans la discussion car un contenu théorique est toujours plus marquant lorsqu’il est investi émotionnellement.
Mes interventions ne sont jamais conçues comme des cours. Au contraire, deux animations sur un même film ne se ressemblent jamais puisque ma manière de procéder s’adapte en fonction du public. La
difficulté de mon travail est de cerner les attentes du public afin d’y répondre le plus efficacement possible.
Ce travail de lecture des films peut être accompagné d’ateliers pratiques. L’un et l’autre sont liés et s’enrichissent mutuellement. Analyser précisément le travail de mise en scène des plus grands
cinéastes constitue la meilleure leçon qui soit pour apprendre à réaliser soi-même un film. Inversement, on est beaucoup plus apte à saisir le langage de la mise en scène lorsqu’on connaît soi-même
les réalités et les difficultés d’un plateau de tournage.
Voilà pourquoi je conçois la théorie et la pratique de manière indissociables, et j’essaie, autant que possible, d’allier les deux dans mes ateliers.De même que dans les discussions analytiques sur les films, je ne dirige jamais les idées des participants lorsqu’ils commencent à créer un film. En tant qu’animateur, je suis là pour les aider à organiser leurs idées, à les rendre plus efficaces et pertinentes, mais le résultat final leur appartient en propre. Une des choses les plus passionnantes dans les ateliers de réalisation est le travail en équipe.
Réaliser un film se fait obligatoirement à plusieurs, depuis la conception du scénario jusqu’au montage. Il est parfois difficile de créer un projet à plusieurs dans lequel chacun arrive à s’investir personnellement ; il y a donc une dynamique à trouver, durant toute la phase de réflexion qui précède le tournage.
Plus encore que la qualité du résultat final, c’est la qualité de ce travail en équipe qui m’intéresse. Lors des ateliers de réalisation, le but primordial n’est jamais de créer une œuvre de grande qualité, mais plutôt de comprendre ce qu’est la mise en scène de cinéma et de créer une cohésion de groupe autour d’un projet commun.